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Syndrome de la poche à urine violette : à propos d’une observation - 24/11/21

Doi : 10.1016/j.revmed.2021.10.096 
B. Gramont 1, , L. Martinez 2, M. Killian 1, L. Lafaie 2, E. Ojardias 2, T. Celarier 2, P. Cathébras 1
1 Médecine interne, CHU de Saint-Étienne, Saint-Étienne 
2 Court séjour gériatrique, CHU, hôpital de la Charité, rue Pointe-Cadet, Saint-Étienne, France 

Auteur correspondant.

Resumen

Introduction

L’observation des urines est une pratique médicale ancienne. La description de la couleur des urines peut avoir un intérêt dans le diagnostic de certaines maladies. Le syndrome de la poche à urines violette (ou « purple urine bag syndrome » [PUBS]) est une situation clinique assez rare, décrite pour la première fois en 1978. Nous rapportons le cas d’un PUBS chez une patiente âgée au terrain polypathologique.

Observation

Une femme, âgée de 95 ans, aux antécédents de démence, de myocardiopathie rythmique compliquant une arythmie cardiaque par fibrillation atriale, d’hypertension artérielle, de carcinome basocellulaire réséqué et de dégénérescence maculaire liée à l’âge était hospitalisée pour des chutes à répétitions avec station au sol prolongé compliquée de rhabdomyolyse (CPK 309UI/L) sans insuffisance rénale aiguë (créatinine à 72μmol/L, débit de filtration glomérulaire estimé par la formule de Cockcroft et Gault à 30,7mL/min pour un poids de 46kg). Son traitement habituel comportait dabigatran, amiodarone, furosémide et une supplémentation en potassium. La patiente présentait également une constipation ancienne. Le bilan initial permettait de conclure à l’origine polyfactorielle des chutes avec notamment la mise en évidence d’un résidu post-mictionnel élevé, évalué à 500mL. L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) réalisé à l’admission mettait en évidence une hématurie macroscopique, sans leucocyturie et avec plusieurs germes. Il n’y avait par ailleurs aucun signe évident d’infection mais il existait un syndrome inflammatoire biologique (CRP à 44,2mg/L et une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles à 9G/L), régressant spontanément sans antibiothérapie. Après plusieurs hétérosondages évacuateurs, une sonde à demeure (SAD) en latex était finalement posée au 5e jour de l’hospitalisation. Les urines initialement claires se concentraient avec une diurèse faible de 750mL/24h. Une première tentative d’ablation de la SAD fut réalisée au bout de 10 jours, se soldant par une récidive de la rétention urinaire, nécessitant un nouveau sondage à demeure avec une sonde en latex dès le lendemain. Douze jours après la pose de la nouvelle SAD, les urines qui étaient jusque-là concentrées et de plus en plus malodorantes changèrent brusquement de couleur. Le nouvel ECBU réalisé mettait en évidence une hématurie avec 3 209 000 globules rouges/mL, une leucocyturie avec 948 000 globules blancs/mL, 106UFC/mL d’Enterococcus faecalis et 106UFC/mL d’Escherichia coli. Le pH urinaire était de 6,90. Une antibiothérapie par ofloxacine était débutée et la sonde changée après 48 heures de traitement, sans récidive.

Discussion

Le syndrome de la poche à urine violette est une situation rare. Son origine est liée au métabolisme du tryptophane dans le tube digestif (favorisé par la constipation) conduisant à la synthèse d’indole par le microbiote intestinal. Ce composé est ensuite absorbé et passe dans la circulation portale pour rejoindre le foie où il est transformé en 3-hydroxy-indole puis en indoxyl sulfate (indican). L’indican est excrété dans les urines où, sous l’action d’enzymes bactériennes (sulfatase, phosphatase), il peut se transformer en indirubine (rouge) et indigo (bleu). C’est le mélange de ces deux composés dans la poche à urines qui donne la couleur violette caractéristique. Le PUBS est considéré comme une complication survenant classiquement au cours d’une infection urinaire chez un patient sondé au long cours. De nombreuses bactéries ont été impliquées dans le PUBS comme E. coli, E. faecalis, Proteus spp, Morganella morganaii, Klebsiella spp, Providencia rettgeri, Pseudomonas aeruginosa, Streptococcus spp., Staphylococcus spp., et les co-infections urinaires comme chez notre patiente. Les facteurs de risques les plus souvent rapportés sont l’âge élevé, le sexe féminin, la démence, la constipation, un pH urinaire>7, et l’institutionnalisation avec alitement prolongé. Tous ces facteurs sont évidemment intriqués. L’existence d’un diabète, une leucocytose élevée, la présence d’un état de choc septique et une hyperurémie pourraient être des facteurs de risque de mortalité. Le traitement du PUBS est celui de ses causes et nécessite la mise en place d’une antibiothérapie adaptée, le changement de la sonde urinaire et la prise en charge des facteurs de risques modifiables.

Conclusion

Le PUBS est une situation médicale bénigne, témoin d’un terrain polypathologique complexe, qui peut être le signe d’alerte de complications ultérieures. Sa connaissance par le clinicien est importante afin de prévenir au mieux les complications et prendre en charge les facteurs de risques.

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Vol 42 - N° S2

P. A394 - décembre 2021 Regresar al número
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